On me demande parfois des recommandations en matière de poésie. La question qui revient le plus, c’est tout simplement par quoi commencer ? Dans cet article, je vous propose quelques références et quelques pistes de réflexion à ce sujet.
Une demande impossible ?
Je suis toujours un peu embêtée quand il faut répondre à cette question. Tout d’abord, parce que j’aurais envie de citer des livres de poésie tous azimuts, mais aussi parce que la réponse la plus juste devrait pouvoir prendre en compte la personnalité de la personne, ses goûts, ses aspirations, son histoire. En effet, la poésie est peut-être avant tout une question de subjectivité, d’émotion pure, de rencontre. Lire de la poésie, c’est avant tout rencontrer un texte, être percuté, être traversé par un texte. Qu’est-ce qui fait qu’un poème ou qu’un auteur.rice nous touche ? est une question tout aussi vertigineuse, et je suis bien incapable de savoir ce qui pourrait plaire véritablement aux un.es et aux autres.
De la poésie à entendre
Alors, quand on me pose la question, par quoi commencer quand on n’y « connaît rien » en poésie, j’essaye de me demander s’il n’y a pas malgré tout une réponse possible. Des,livres à citer et dans lesquels on pourrait piocher, tenter d’approcher non pas « la » poésie, mais des poésies. C’est aussi ça, le problème : il n’y a pas une façon d’écrire de la poésie, et donc, pas une seule façon de la lire.
Qui parle d’ailleurs de lire ? Par exemple, pour « s’essayer » à la poésie, on peut passer non pas par l’écrit, mais par l’oral : assister par exemple à des scènes ouvertes, où des poètes et poétesses de tous bords déclament leurs textes, si on habite dans une grande ville. Sinon, il y a la magie des podcasts, où l’on peut écouter de la poésie contemporaine et découvrir de nouvelles voix, comme par exemple avec le podcast Mange Tes Mots. L’idéal pour les transports en commun ou la corvée de linge – quand on n’a pas forcément le temps de lire.
Quelques idées de lectures
Mais pour répondre à la question initiale, voici quelques propositions de lectures. J’ai essayé de faire une (toute) petite sélection de recueils que j’aime bien aujourd’hui recommander pour découvrir la poésie contemporaine. Ce ne sont que des idées. J’ai volontairement choisi des écritures très différentes, toutes accessibles, et des références que l’on peut trouver facilement en poche, pour moins de dix euros.
- Cécile COULON, Noir Volcan, Le Castor Astral
- Mélanie LEBLANC, Encrer l’invisible, Le Castor Astral
- Hélène DORION, Mes forêts, Bruno Doucey
J’ajouterai à cette liste deux autres pistes pour découvrir la poésie, classique ou actuelle : les anthologies d’un côté, les revues de l’autre. Les anthologies sont idéales pour piocher, picorer des poèmes par-ci par-là, pour découvrir une multitude d’auteur.ices dans un même recueil. Il existe de nombreuses anthologies, classées par styles, par périodes, par thèmes. Une recommandation (toujours un format poche) : Quelqu’un plus tard se souviendra de nous, publié chez Gallimard.
La revue poétique peut apparaître comme un milieu plus confidentiel. Pourtant, certaines tirent véritablement leur épingle du jeu en proposant des revues accessibles, au graphisme impeccable et portant des valeurs engagées : c’est par exemple le cas de la très belle revue Soeurs. A chaque numéro se côtoient des textes de poétesses de différentes époques et des quatre coins du monde, et c’est un vrai bonheur à découvrir.
La poésie, une quête à soi
Je cite très peu de références, car je crois à une chose : en matière de poésie, il ne faut pas avoir peur de partir soi-même à l’aventure. N’hésitez pas à sillonner les rayons poésie des librairies. Des bibliothèques. Ouvrez des livres, au hasard. Feuilletez. Lisez un poème. Si ça vous intrigue, lisez-en un deuxième, et laissez-vous (ou non) tenter. Si ça ne vous parle pas, reposez le livre. Il y a des livres qui ne sont pas pour nous (ou peut-être, pas pour tout de suite). Je disais que la poésie est avant tout une histoire de rencontre, d’amour, de sensibilité. Quelque chose vient nous frapper en plein cœur, là, à l’instant T. Ça ne s’explique pas toujours. Alors fouillez, dans des noms que vous connaissez peut-être, d’autres dont vous n’avez jamais entendu parler.
La meilleure façon de s’initier à la poésie, ça sera toujours la vôtre : alors allez-y, embarquez, explorez d’autres lieux, restez aux aguets, aux abois, il ne peut rien vous arriver : en poésie, vous pouvez faire feu de tout bois.
Retrouvez mes autres articles de blog